Motti nâaime rien tant que sa chienne LaĂŻka et rĂȘvasser Ă des jours heureux avec sa voisine. En la matiĂšre, lâavenir ouvre le champ de tous les possibles et son imagination Ă©chafaude sans fin les hypothĂšses les plus douces. Son ami Menahem, plus ancrĂ© dans la rĂ©alitĂ©, est mariĂ© et pĂšre de famille. Bon vivant, il aime la chair. Il ne lĂ©sine pas non plus sur lâalcool, si bien que sa voiture finit par renverser une femme qui ne sâen relĂšvera pas. Motti endosse la responsabilitĂ© de lâaccident et prend sa place en prison. EnfermĂ©, Motti se sent libĂ©rĂ©, quand Menahem bascule dans la culpabilitĂ©.
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Ce deuxiĂšme roman de lâIsraĂ©lien Assaf Schurr se rĂ©fĂšre aux thĂ©ories de Wittgenstein : quâest-ce que le roman, le rĂ©el, de quoi se mĂȘle lâĂ©crivain ? Celui ci, perpĂ©tuellement insatisfait, construit et dĂ©construit son rĂ©cit pour en faire autre chose, cherchant inlassablement le mot exact. Aux rĂȘveries de Motti succĂšdent les dialogues des autres, entrecoupĂ©s dâapartĂ©s du narrateur sur le travail dâĂ©criture et de soliloques prononcĂ©s par des figures secondaires. Le tout est Ă©trange, volontiers dĂ©calĂ©, parfois sans queue ni tĂȘte, mais assez touchant.