Maria Zakrevskaïa – Moura – naît en Ukraine en 1893. Après son mariage avec Johann von Benckendorff, elle rejoint Petrograd, capitale de l’empire tsariste. À la révolution bolchevique, elle affiche des idées progressistes, contraires à son milieu aristocratique. Elle s’éprend d’un diplomate anglais, se passionne pour Maxime Gorki, puis se lie avec H.G. Wells. Aventurière, elle mène une vie mouvementée auprès de gens de lettres. Soupçonnée d’être une espionne, elle est emprisonnée à plusieurs reprises. Obligée de fuir son pays, elle parcourt l’Europe, retrouvant ses enfants et ses amants. Elle meurt en 1974. Dans ce roman historique, Alexandra Lapierre (Je te vois reine des quatre parties du monde, NB juin 2013) retrace la vie d’une femme de caractère en avance sur son siècle. Elle étaye son récit flamboyant de lettres et d’un carnet de photos. Emporté par le style vif, excellant à peindre les portraits et décrire les ambiances, le lecteur tombe sous le charme de l’héroïne et de sa vie. L’intérêt est maintenu en permanence, tout est mouvement, avancées et retours en arrière, moments de répit et coups de théâtre. Ce livre est aussi une agréable façon de se plonger dans les premiers temps de l’histoire de l’URSS. (L.D. et B.Bo.)
Moura : la mémoire incendiée
LAPIERRE Alexandra