Début 1945, l’Allemagne est en pleine débâcle. L’aviation soviétique pilonne les dernières poches de résistance, Anglais et Américains progressent, les partisans harcèlent les troupes. Walter et Fiete, deux jeunes commis de ferme, dix-huit ans à peine, sont enrôlés par les SS et envoyés en Hongrie, l’un dans une unité de ravitaillement, l’autre sur le front. Walter apprend la mort de son père au combat et entreprend un périple dans un pays livré au chaos pour chercher sa tombe. Il retrouve Fiete condamné à mort pour désertion.
Allemand, Ralf Rothmann (Lait et Charbon, NB mai 2008) développe ses thèmes de prédilection : la jeunesse et l’amitié, porteuses de générosité et de naïveté, s’intègrent difficilement dans un monde adulte implacable. Il aborde néanmoins ici, à travers la description d’une fin de guerre apocalyptique, aux scènes très dures, le problème de la culpabilité collective et de la transmission. Qu’ont reçu les deux héros de leurs pères et que transmettra celui qui rentre et trouve un monde détruit qui lui est complètement étranger ? La réflexion est servie par une écriture fluide permettant une analyse subtile des caractères et, dans une tradition bien allemande, de traduire l’harmonie des personnages avec la nature. (L.D. et A.Be.)