Mourir de penser : Dernier royaume IX

QUIGNARD Pascal

Dans le neuviĂšme tome de Dernier royaume, Pascal Quignard (Les dĂ©sarçonnĂ©s, NB octobre 2012) s’attache Ă  montrer que « Penser » est davantage un sens du corps qu’une fonction de l’esprit. La pensĂ©e s’apparente au souffle de vie qui Ă©meut la chair. Il y aurait, Descartes l’a pressenti, une Ă©motion de penser. L’auteur puise dans sa formidable Ă©rudition linguistique et syntaxique, grecque et latine, et dans les philosophies antiques qu’il connaĂźt bien. Il prend appui sur les mots et en exprime tout les sens possibles. De courts extraits de textes, de Platon Ă  Freud, d’HĂ©raclite Ă  Montaigne, alternent avec des scĂšnes colorĂ©es – le retour d’Ulysse, ThĂ©sĂ©e et le fil d’Ariane, l’art de la chasse, le comportement des chats – et confĂšrent vie et intĂ©rĂȘt Ă  un texte qui reste cependant trĂšs Ă©litiste. Pascal Quignard poursuit sa recherche de l’ñme avec passion et poĂ©sie. Mais le dĂ©sordre voulu de sa progression et le vocabulaire abscons s’adressent aux lecteurs inconditionnels ou vraiment courageux.