Au Maroc, Sara, la quarantaine, vit seule avec deux fils aimants. Elle sait sa mort proche car elle est atteinte dâun cancer. Dans un grand sac de toile se trouvent, pĂȘle-mĂȘle, ses photos de famille. Elle les sort une Ă une, les contemple longuement, se souvient… Issue dâune famille cultivĂ©e, elle Ă©voque ses parents et leurs amis qui, vers 1970, espĂ©raient une vie politique nouvelle, ses cousins, son frĂšre. Se dĂ©tachent aussi les figures de ses grands-parents, grands bourgeois, Ă©tonnamment libĂ©rĂ©s des coutumes ancestrales sur certains points.   à travers le rĂ©cit de Sara transparaissent les traumatismes causĂ©s par un pouvoir envahissant, les espoirs, les dĂ©sillusions et, surtout, la merveilleuse vie familiale qui a uni ses membres, les fĂȘtes religieuses, la beautĂ© des demeures et des jardins, les lumiĂšres sur des soirĂ©es ou des paysages. Une belle Ă©criture, trĂšs nuancĂ©e et trĂšs sensible, permet Ă lâauteur de restituer lâambiance chaleureuse du temps passĂ© et de tracer des portraits pleins de vie, dont celui de Sara qui ne regrette rien et affrontera avec sĂ©rĂ©nitĂ© les jours Ă venir. (M.F. et L.K.)
Mourir est un enchantement
CHAMI Yasmine