Muhammad Ali

Cassius Clay- Muhammad Ali, deux noms pour un champion de boxe de légende. Un jeu de jambes exceptionnel, une esquive maîtrisée, un punch fracassant ont permis à Ali d’atteindre les sommets du « noble art ». Venu à la boxe par hasard, il devient champion olympique à Rome en 1960. Passé professionnel, il est devenu et redevenu trois fois champion du monde poids lourds. Privé de son passeport et déchu de ses titres en 1967 pour avoir refusé de partir au Vietnam, il reviendra sur le ring lors de combats mythiques contre Foreman au Zaïre puis Frazier à Manille. En 1984, c’est le coup d’arrêt définitif. On lui diagnostique la maladie de Parkinson. Est-ce étonnant pour quelqu’un qui affirme avoir encaissé plus de 20 000 coups ? Cette biographie d’Ali en quatre chapitres revient, bien entendu, sur la carrière du boxeur mais insiste particulièrement sur un autre combat, non moins important pour lui : celui de l’émancipation des Noirs. Aux côtés d’El Jah Munammad, de Malcolm X, et de Martin Luther King, il n’a cessé de lutter contre la ségrégation et d’affirmer : « Nous les Noirs, nous avons donné notre sang dans toutes les guerres. Un fois ces guerres finies, nous sommes toujours restés des nègres ». Un scénario précis et dense, des dessins où dominent les teintes sépia tirant sur le noir, une mise en pages imaginative et explicite, des interviews et des voix-off sans concession permettent d’approcher l’homme dans son exubérance et son immense talent. Cette biographie est un morceau d’anthologie dont on peut seulement regretter le poids : 117 pages très chargées en texte. (D.L. et H.T.)