Murmure à la lune

KIM Hyang-yi

Song-hwa a 12 ans ; elle est seule avec sa grand-mère paternelle, au village du Coteau Ensoleillé, près de la frontière avec la Corée du nord. Enfant mélancolique, malmenée par l’Histoire ( sa mère est morte, son père a disparu), elle vit au rythme des rituels chamanes de l’aïeule et de ses superstitions. Un chien blessé qu’elle recueille vient égayer sa vie et renforcer ses liens avec les autres gamins du village. Un beau jour, son père revient. Comme elle en rêvait… Si on s’arrête à la seule intrigue, ce roman est une histoire d’enfants parmi d’autres : passé douloureux, amitiés, animal fétiche, dénouement en forme de conte. Mais la romancière l’inscrit par petites touches dans le contexte particulier de son pays. La nature envahit le texte et lui donne une luminosité. Les pratiques chamanes vues par les yeux de l’enfant font découvrir une culture différente. Enfin, la force des relations intergénérationnelles, la tendresse et le respect qui unissent les personnages révèlent des qualités humaines hors du commun. C’est une jolie ouverture sur la Corée.