Dans un village en retrait, ravagé par la guerre, un jeune homme tente de survivre aux côté d’une mère négligente. Certaines langues et certaines amours sont interdites, des substances toxiques émanent des usines, la plupart des habitants ont été évacués. Au quotidien, il est le témoin d’une hécatombe interminable et sa mère entretient une relation qu’il réprouve avec un des « crânes rasés ». Heureusement, il y a la correspondance avec Boris qui permet de respirer un peu, de désirer fortement et d’espérer une évasion imminente…
Ce premier roman d’un jeune poète catalan évolue au gré d’une écriture où se mêlent rugosité et lyrisme. Dans une ambiance suffocante, la mort rôde à chaque recoin et les cadavres pourrissent au grand air s’ils ne sont découpés sèchement à même la terre. La fiction alterne entre récit narratif du héros et des extraits de sa correspondance amoureuse avec l’énigmatique Boris. L’action avance peu, laissant une impression de « sur place ». Le désir et la mort macèrent ensemble dans une morbidité complaisante qui peut fasciner comme rebuter. (P.E et M.D)