Un éminent historien a estimé que, depuis la mort de Napoléon Ier en 1821, il a été écrit autant de livres que se sont écoulés de jours. Et voilà que le descendant du dernier frère de l’Empereur trouve encore matière à rédiger un ouvrage sur celui qu’il qualifie d’« inconnu » ! Il est vrai qu’il circonscrit la portée de cette biographie sélective, éliminant « le récit des soixante batailles livrées » pour se consacrer à « l’homme, ses méthodes, ses comportements, ses motivations ». Suivant d’assez prêt le déroulement chronologique d’une existence aux multiples ressorts, se basant sur une documentation familiale abondante, l’auteur dégage un portrait à partir d’éléments fondamentaux : origine corse, penchants révolutionnaires, campagnes d’Italie et d’Égypte, 18 Brumaire, vie affective, paix religieuse, abondance de textes administratifs pérennes, ambition européenne. Il ne néglige pas pour autant les aspects anecdotiques et familiers : Napoléon chantait beaucoup et faux, trichait au jeu… Malgré un vide quasi complet sur la période séparant la « victoire » de la Berezina et l’exil à Sainte-Hélène, l’essai, illustré de photographies et d’un arbre généalogique, retient l’attention par son approche originale et se lit agréablement.
Napoléon mon aïeul, cet inconnu
NAPOLÉON Charles