La philosophie est une errance, on ne sait pas oĂč elle nous mĂšne. Pour dĂ©velopper ce postulat, Alain Guyard (La soudure, NB juin 2015) part de l’argot Natchave qui signifie s’en aller. Il redessine Socrate, Bachelard, Deleuze, tire Ă boulets rouges sur les philosophes sĂ©dentaires « le cul vissĂ© sur leur chaire », rappelle sa jeunesse manouche, ses Ă©tudes, ses expĂ©riences⊠Il s’intĂ©resse Ă ceux qui marchent, les gitans, les vagabonds, les taulards, les marginaux en gĂ©nĂ©ral dont il s’attache Ă dĂ©couvrir l’Ăąme. Errer est-ce donc philosopher ? On devient philosophe en se laissant aller Ă des discussions sans fin, en se vidant de tout savoir, en recherchant ce que l’ĂȘtre possĂšde dĂ©jĂ mais quâil a enfoui et oubliĂ©. Ce qui compte, câest la route, pas le but ! Utilisant souvent l’argot, un ton de camelot et des mĂ©taphores rĂ©jouissantes, Alain Guyard expose des positions polĂ©miques, dĂ©fend des hypothĂšses sans doute contestables, n’est-ce pas le dĂ©part d’un dĂ©bat ? (C.M. et M.Bo.)
Natchave
GUYARD Alain