Fin du dix-neuvième siècle, dans le secret du confessionnal, le Père Gabriel se voit confier les cahiers de Rose décédée mystérieusement à l’asile voisin. Elle avait été vendue par son père à un maître de forges pour sauver quelque temps sa famille de la misère. Cet homme cruel et odieux bouscule atrocement sa destinée.
Dans ce récit passionnant, mais jamais noir, à l’écriture captivante, Franck Bouysse nous emmène dans des contrées obscures. Pour leur bon plaisir et satisfaction personnelle, les puissants oppriment leurs subordonnés qui subissent sans pouvoir se rebeller. C’est en domptant les mots que Rose va parvenir à garder la tête haute. Sans avoir jamais fréquenté l’école, elle trouve courage et énergie pour consigner ses épreuves dans des carnets. Ce roman, brillamment construit, bouleverse par la véracité de chacun de ses personnages. Il est sombre et lumineux grâce au récit poignant de l’héroïne, la poésie des lieux et la nature cévenole enchanteresse. Une écriture puissante où chaque mot à sa juste place dans ce monde hors du temps, régi par la souffrance et la folie. La seule réserve à ce récit qu’on ne lâche pas, est une fin un peu complexe. (M.-F.C. et S.D.)