Ne m’appelle pas Capitaine

Aude, d’une famille aisée de la bourgeoisie blanche de Haïti, suit des cours de journalisme. Pour son enquête sur le Morne Dédé, quartier défavorisé de Port-au-Prince, mais lieu de la résistance du temps de la dictature, elle interviewe un vieil homme, dit Capitaine, autrefois grand maître d’arts martiaux. Elle rencontre des jeunes sans espoir et sans but précis et prend conscience de sa vie privilégiée, ce qui la conduit à donner un sens nouveau à son existence.  Lyonel Trouillot, auteur haïtien (Kannjawou, NB mars 2016), fait à nouveau appel aux souvenirs de la dictature et à ses effets néfastes sur son pays. Même les jeunes qui désirent redresser Haïti finissent par abandonner. L’écrivain montre les différences importantes entre les Blancs et les autres, les écarts entre riches et pauvres. La narratrice découvre en même temps un monde complètement inconnu et le besoin d’une cause à défendre. L’intérêt de ce récit est manifeste. Cependant, les chapitres qui ne comportent ni paragraphe, ni alinéa, rendent la lecture parfois difficile et c’est un peu dommage… (B.D. et A.-M.D.)