Philippe, professeur de lettres à la retraite, se lance dans l’écriture d’un premier roman. Il remonte le fil du temps pour faire le récit d’une période où son existence fut singulièrement proche de celle de son voisin. Les deux quadragénaires se rencontrent en 1989 dans un café à proximité de leur domicile bourgeois du centre de Malakoff. Vincent, peu amène, se confie pourtant assez vite et dévoile sans retenue sa grave maladie du coeur ainsi que ses aventures et désillusions amoureuses. Ces aveux ne sont pas sans toucher l’enseignant, passionné de vélo, célibataire et grand tombeur… Une rivalité sourde s’installe. Sous une plume à la fois enlevée et mordante, Patrick Besson (L’indulgence du soleil et de l’automne, NB mars 2015) signe une histoire de moeurs quelque peu légères qui ne manque pas de suspense. Il émaille son texte de références littéraires, se plaît à rappeler les événements politiques, sportifs, mondains qui ont étonné, enchanté, soulevé la société et marqué notre mémoire collective à la fin du siècle dernier. Les personnages, désabusés, fantasques ou peu sympathiques, sont bien campés, les situations parfois cocasses, et l’humour reste un trait majeur. Ce court roman se lit avec plaisir. (P.H. et B.Bo.)
Ne mets pas de glace sur un coeur vide
BESSON Patrick