« Claire, peux-tu arroser les plantes ? »… « Maman, j’ai nettoyé la cage de Jeannot, j’ai fait la vaisselle ». C’est par le biais de post-it sur le frigo que s’établit une correspondance vivante, enjouée, parfois agacée ou coléreuse, entre une mère et sa fille qui vivent sous le même toit, mais se croisent plus qu’elles ne se voient. Claire, 15 ans, passe le week-end avec son père, est amoureuse de Michaël, réclame son argent de poche et oublie régulièrement ses clés. Sa mère divorcée, obstétricienne, est débordée de travail.
Leurs échanges quotidiens permettent à chacune, sans être interrompue, d’aller au bout de l’expression de ses sentiments. Si bien que lorsque la mère laisse percevoir qu’elle a sans doute un cancer du sein, la dimension psychologique de l’échange, au début banalement quotidien, s’approfondit dans une grande justesse de ton. Les messages prennent alors toute leur signification, exprimant malgré les sursauts d’égocentrisme, la tendresse et l’amour que l’on n’hésite pas à s’écrire, et l’urgence de se parler. Ce système de narration est déroutant au début par ces textes courts, parfois lapidaires ; alignés sans pathos ni effet, ils expriment l’essentiel avec naturel et sincérité. Cette mini correspondance se lit très vite mais apporte peu à peu avec beaucoup d’émotion. 13-14 ans