Été 1944. Bucky Cantor, vingt-trois ans, est directeur d’un terrain de sport à Newark. Il voit les enfants de la communauté juive à laquelle il appartient touchés par l’épidémie de polio qui s’abat sur la ville. Tiraillé entre son sens du devoir et une aspiration légitime au bonheur avec sa fiancée, il démissionne et accepte avec réticence un poste dans un camp de vacances à la campagne. Mais, sur place, un cas de polio se déclare et Bucky se considère comme responsable de la contagion. Dans ce quatrième opus du cycle « Némésis », Philip Roth (Le Rabaissement, NB novembre 2010) campe l’archétype du jeune Américain sain de corps et d’esprit, dominé et détruit par ses idéaux altruistes. La deuxième partie du roman révèle l’identité du narrateur et éclaire le comportement du héros qui fait « d’une tragédie collective, une tragédie personnelle ». La documentation exceptionnelle sur cette maladie « oubliée » qui a fait des ravages jusqu’à une époque récente, une écriture sobre et élégante font de cet ouvrage sur la frustration et la culpabilité un ouvrage bouleversant.
Némésis
ROTH Philip