N’entre pas docilement dans cette nuit paisible

MENENDEZ SALMON Ricardo

En 2015, au dĂ©cĂšs de son pĂšre Ă  l’ñge de soixante-douze ans, l’auteur pense alors qu’il pourrait dĂ©sormais rĂ©ussir Ă  Ă©crire sur lui. Seulement deux ans plus tard prend forme cet essai autobiographique et philosophique dans lequel l’auteur se demande dĂšs les premiĂšres pages s’il est possible de conjurer la rĂ©alitĂ©. En effet, les souvenirs qu’il a de son pĂšre sont plutĂŽt noirs. Victime d’un infarctus Ă  trente-huit ans, alcoolique pendant de nombreuses annĂ©es, son Ă©tat de santĂ© dĂ©clinant rĂ©guliĂšrement, ce pĂšre fait vivre son Ă©pouse et son fils dans le malheur de la maladie. Comment alors se sentir vivant alors que la mort rĂŽde, comment ne pas avoir l’impression d’une jeunesse volĂ©e et surtout comment ne pas ressentir de la colĂšre et du mĂ©pris envers ce pĂšre malade ? L’écriture de ce livre est-elle un moyen de reconstruction, une maniĂšre de supporter le poids de la filiation, une sorte de pardon ? Dans cette recherche d’un bienfait salvateur de l’écriture, l’auteur se montre particuliĂšrement honnĂȘte et sincĂšre, analysant aussi bien ses propres souffrances que celles de son pĂšre. Un trĂšs beau texte, remarquablement traduit, qui passe de l’indocilitĂ© Ă  l’apaisement tout en laissant apparaĂźtre l’amour d’un fils pour son pĂšre et rĂ©ciproquement. (C.H et M-T.D.)