Never say

Spécialiste en géographie physique, Eckhart étudie sur place la banquise du continent austral. Solitaire, il a adopté la théorie d’un moine de Thuringe selon laquelle « le voyage à l’intérieur de soi est comparable à l’exploration de la terre ». Sa vie s’éclaire à l’arrivée d’Agathe, une océanographe. Une belle histoire d’amour commence, vite interrompue par le rappel de la jeune femme qui doit rejoindre le désert de l’Utah. Gus y règne sur Never Say où des ordinateurs de plus en plus sophistiqués surveillent tous les échanges par Internet.  Pascal Ruffenach (L’hôpital maritime, NB juillet 2012), étonné de l’indifférence générale devant les révélations de l’affaire Snowden, employé de l’agence de sécurité américaine en 2013, oppose deux théories, deux choix de vie, pour nous alerter sur le danger de cet espionnage généralisé. Dans un désert glacé, la théorie du voyage à l’intérieur de soi rejoint la contemplation de la nature et de son évolution; dans un désert brûlant, un système censé protéger le pays contre les attentats devient de plus en plus intrusif, au détriment de l’intimité de chacun de nous. Y a-t-il un juste milieu? Dans ce roman, très instructif, l’auteur semble avoir fait son choix…  (C.-M.M. et A.-M.D.)