Pour un jeune trentenaire français en pleine crise de maturité, la ville de New York semble l’endroit idéal pour cultiver son désarroi et sa solitude. Il est aisé de plonger dans cette « fabrique de rêves », de se fondre dans l’anonymat de la grande cité, n’être plus personne ou devenir n’importe qui. Notre jeune homme est venu là pour s’inventer une vie, oublier une enfance terne entre une mère volontariste et un père complètement effacé, mais son passé va le rattraper par le biais d’une rencontre avec un écrivain client du bar où il travaille.
Ce roman d’initiation, auquel New York et ses quartiers typés, habilement suggérés, sert de cadre, semble largement autobiographique. La présence de Ground Zero et les refrains de Bob Dylan et Leonard Cohen ajoutent leur note nostalgique au difficile cheminement de celui qui découvre enfin le vrai visage de son père mort. Un premier roman pas très novateur, mais attachant avec son style sage, émaillé de maladresses et de trouvailles.