Nicholas Dane

BURGESS Melvin

Nicholas Dane a 14 ans : sa mère meurt d’une overdose. On le place dans une institution où règnent la violence, la barbarie des punitions, et, pire encore, les pratiques pédophiles du sous-directeur qui sévit en toute impunité avec la complicité passive de ses jeunes victimes qu’il achète en les protégeant de la brutalité ambiante. Quand il comprend, Nicholas refuse et s’évade. Mais au sortir d’un tel enfer… Pour dénoncer ce scandale –  nous sommes dans les années 70 – Melvin Burgess (Junk, Juin 1998) choisit la fiction et une écriture simple et précise : le récit, jamais édulcoré, met des images fortes sur un sujet longtemps tabou. L’ambiguïté des relations entre le pervers et ses victimes n’est pas éludée non plus : stupéfaction, peur, honte, résignation ou révolte sont analysées, tout comme la difficulté d’échapper à la spirale dégradante d’une telle expérience. La combattivité du héros, très attachant, et ses qualités morales lui donnent valeur d’exemple. La neutralité de ton choisie ne fait pas obstacle à l’émotion et renforce, en refusant tout pathos, la crédibilité d’un roman engagé prenant.