Nick

FARRIS SMITH Michael

Enrôlé dans les forces américaines, Nick connaît les atrocités des tranchées. Au cours d’une permission à Paris, il rencontre Ella, une jeune femme étrange dont il ne peut ensuite retrouver la trace. Démobilisé, il gagne La Nouvelle- Orléans où Ella est passée autrefois. Il y rencontre Judah, grand blessé de la guerre, qui l’entraîne dans les bas-fonds animés du Vieux Carré où il va trouver l’amitié, à défaut de son amour perdu…

Dans Gatsby Le Magnifique, Fitzgerald donnait à Nick le rôle d’ami et narrateur, Michael Farris Smith lui invente un passé et surtout une âme. L’histoire de Nick est celle d’une solitude et d’une quête de rédemption. L’auteur peint, avec réalisme et détachement, l’horreur de la guerre, une nuit sans fin que quelques jours d’amour éclairent parfois. Cette partie est absolument magnifique. Et, en écrivain du Sud des États-Unis, il restitue l’ambiance débauchée, éclatante de bruits et l’alcools, des quartiers des bords du Mississipi où traînent quelques personnages pittoresques ou des vétérans hantés par leur passé. La figure attachante de Nick domine le livre : mélancolique, complexe, brisée par de vieilles blessures et de nouveaux traumatismes, coupable de vivre et pourtant… L’écriture, simple et élégante illumine le récit. Un roman intimiste et profond, qu’on n’oublie pas ! (Y.P. et M.Bo.)