Anna mène une double vie. Côté face, mère de famille attentionnée, épouse solide et directrice d’école. Mais plusieurs soirs par semaine elle dit aller à la salle de gym alors qu’elle retrouve un autre appartement, enfile une robe sexy, se coiffe d’une perruque et ressort… Est-ce à cause de son passé et de ses mauvais choix lors de son année à l’université ? À l’époque, elle était follement amoureuse de Scott. Mais Scott est mort. Que cache-t-elle ? Ou de qui veut-elle protéger ?
Rachel Abbot (Ce qui ne tue pas, NB mars 2019) est passée maître dans l’art de créer un suspense au sein de petites vies apparemment normales. Elle construit son intrigue autour de choses banales : une émission de radio entendue en voiture, un sac de gym, un enfant qui pleure, puis suscite avec habileté l’intérêt au moyen de flash-back qui dévoilent progressivement les dessous de l’intrigue. Elle noue et dénoue les fils d’une histoire complexe, basée sur l’art du mensonge, le chantage, et le bluff. Le style est alerte, les dialogues vivants. Cependant les personnages n’ont pas toujours des réactions crédibles et certaines ficelles sont un peu grosses. Avec doigté, Rachel Abbott sait les cacher sous le tapis d’une intrigue à points serrés. Ce policier psychologique se lit volontiers. (B.Bo. et C.Go.)