Tous les trois sont des Doucet, descendants de forbans réfugiés à la Tête-à-La-Baleine au Québec. Joyce la rebelle est plus intéressée par le piratage d’ordinateurs récupérés dans des ordures que par la préparation des poissons. Noah, élevé dans une roulotte, a appris à lire à travers des cartes routières. Devenu archéologue des Amérindiens, il est toujours sur la trace d’un père vagabond et communique avec sa mère au gré des postes restantes. Le narrateur, libraire tranquille, est lui aussi à la recherche du même père disparu, grâce à une boussole marquant désespérément Nikolski, île perdue des Aléoutiennes.
Ce sont les personnages principaux de cette superbe saga, premier roman de Nicolas Dickner qui a bien mérité le prix des Libraires du Québec en 2006. Tant par la qualité du style que par l’imagination truculente et drôle de ce nouveau García Márquez canadien. L’intérêt vient du croisement de ces trois destins qui se frôlent à Montréal et dans les étendues des Caraïbes, mais il est parfois difficile de suivre l’enchaînement de toutes ces péripéties inattendues.