Eunice Waymon, pianiste précoce, rêve d’être la première concertiste noire mais, refusée au Curtis Institute de Philadelphie, devient chanteuse de jazz sous le pseudonyme de Nina Simone. Elle entreprend une carrière aussi fulgurante que chaotique qui la mène d’un bouge d’Atlantic City (New Jersey), à New York, Londres, Paris, Montreux, de La Barbade au Liberia, d’Amsterdam à Aix-en-Provence et Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône) où elle s’éteint. Chanteuse au timbre expressif, pianiste virtuose, elle fut capable, pendant des décennies, d’hypnotiser un auditoire qu’elle interpellait, parfois, rudement. Mais, diva capricieuse, indifférente à sa fille Lisa, incapable de s’adapter à la quotidienneté de l’existence, souvent ingrate avec ses amis, elle multiplie amants et maris et dérive dans l’alcool pour finir misérablement seule.
Au récit de cette vie riche en péripéties et aventures rocambolesques s’ajoutent un bouillant militantisme contre la ségrégation des Noirs, aux États-Unis et en Afrique, et de longs développements sur la musique américaine. Cette multiplicité des thèmes étoffe la biographie bien écrite, au demeurant minutieuse et copieuse, de cette femme exceptionnelle, simultanément exploitée et adorée, en recherche effervescente de sérénité.