Fasciné par les méthodes nazies, Andréas s’est laissé enfermer, trois ans auparavant, dans un jeu virtuel qui explore les guerres du XXème siècle (No pasaran, le jeu). Essayant une dernière fois d’empêcher leur ami de poursuivre son jeu de haine, Éric et Thierry n’ont d’autre solution que d’y initier Gilles, le frêre aîné d’Éric, reporter de guerre en vacances. Mais alors que Gilles se fait assassiner dans le monde bien réel, Andréas, de la rafle du Vel d’Hiv à la déportation d’enfants juifs cachés dans un village, devient le bras zélé de la politique d’extermination nazie…
L’auteur poursuit, près d’une décennie plus tard, la réflexion engagée dans deux premiers tomes : No pasaran, le jeu et Andréas le retour, réédités en un seul volume à cette occasion. Au-delà des dérives des jeux virtuels, il élargit son analyse, dans ce volume final, à la violence en elle-même. Inhérente à la nature humaine, elle s’exprime lors de guerres mondiales ou locales, dans des idéologies politiques ou religieuses, et trouve son origine dans le processus de déshumanisation de la victime, réduite à l’état de « sous-homme », et du bourreau, étranger à toute notion de compassion. Si la violence du jeu virtuel peut « piéger » un adolescent, tel Andréas, la soif de puissance, l’assouvissement des pulsions et la haine latente peuvent tout aussi bien dénaturer l’âme dans le monde réel. Ce réquisitoire passionné est très argumenté, au risque de quelques longueurs, et suppose un lectorat solide.