Noces d’encre

MARGERIE Diane de

C’est en invités-voyeurs que Diane de Margerie, elle-même traductrice et romancière (Cf. Isola, NB avril 2003), nous convie à ses Noces d’encre. Noces passionnées consommées au cours des ans avec les écrivains qu’elle a aimés, recherchant dans leurs oeuvres ce qui l’aidait à vivre. Beaucoup d’Anglais, James, longuement, Powis, Woolf, Mansfield, les soeurs Brontë, Wilde, Lowry, Wharton… Quelques Français, dont Segalen, Jouhandeau, Barbey d’Aurevilly… Ils sont marqués dès l’enfance par une insécurité foncière et des histoires familiales difficiles, voire incestueuses, par leur ambiguïté sexuelle et l’aptitude à souffrir qui fait les créateurs. Parmi eux, un tiers de femmes, au moi ondoyant et secret, incertaines de leur identité confinée dans l’écrin d’une féminité de convention par l’implacable répartition des rôles. Et qui se libèrent par l’écriture. Souvent, l’auteure indique rapidement les correspondances des oeuvres avec sa vie. Puis, dans un style flexible qui suit les méandres de sa recherche personnelle, elle interprète, fait surgir les symboles… Cet itinéraire existentiel fervent, éblouissant par sa sensibilité littéraire, est d’une minutie parfois décourageante.