Noir de soleil

RATEAU Grégory

2013, le Liban plonge à nouveau dans la guerre. Arthur, jeune cinéaste français débarque à Tripoli avec sa fiancée, Ana, libano-roumaine, pour y réaliser un court métrage. Rien n’est facile dans la ville presque encerclée. Le couple, non marié, se heurte aux interdits moraux de la société et de la famille. Le tournage commence dans ce contexte difficile.  En un langage familier, parfois relâché, l’auteur fait vivre les différentes étapes et les difficultés de la fabrication d’un film, sans susciter un grand intérêt. Il dresse de Tripoli un tableau coloré : des habitants aux cultures multiples, attachés aux traditions, dans une ville secouée par des tirs erratiques mais angoissants, plongée dans le noir ou écrasée de soleil. Les rapports heurtés entre les deux jeunes gens – ils s’aiment avec autant d’ardeur qu’ils se disputent – constituent l’autre axe du roman. Velléitaire, mal dans sa peau, le héros ne sait pas ce qu’il veut : pourrait-il mieux s’exprimer par l’écriture ? Largement autobiographique (Grégory Rateau, comme son personnage, a réalisé quelques courts métrages et a pour « fiancée » une Libano-roumaine), ce premier roman initiatique bien que placé sous les auspices de Camus peine à susciter l’intérêt. (C.P. et M.Bo.)