C’est dans le désordre général provoqué par une coupure de courant que se croisent les destinées des personnages de ce roman.Par une chaude après-midi, New York est dans le noir. La ville s’immobilise, pannes d’ascenseurs, de climatiseurs, d’ordinateurs, embouteillages, c’est l’exode urbain. Naomi, la jolie pute camée et sa bienveillante amie Bijou, internées dans un bar clandestin, profitent de la panique générale pour s’enfuir de leur prison. Simon Schwartz, avocat célèbre, une entorse à la cheville, descendra seul les trente-sept étages de sa tour, vidée de ses employés. Canal, le jeune Chinois féru d’arts martiaux, fuit la boutique en feu du marchand qui l’avait recueilli bébé et dont il était l’homme à tout faire. Leurs errances dans cette ville soudain désordonnée vont les conduire dans une église.
Dans de courts monologues, les personnages revisitent leur passé et sont confrontés à une réalité qu’ils ne soupçonnent pas. Les personnages de Valérie Tong Cuong sont solitaires à l’image de ceux décrits dans ses précédents romans (Ferdinand et les Iconoclastes, NB mai 2003). Avec son style direct et alerte, elle révèle leurs contrastes.