Les sept membres d’équipage du puissant minéralier de quatre mille tonneaux, le Per Se, reliant l’Islande au Surinam, vivent des moments angoissants. À la menace de licenciement économique général s’ajoutent de graves dérèglements dans leur vie privée : ménage en ruine, meurtre conjugal, addiction à l’alcool pour les officiers, dette de jeu et chantage pour un matelot, casier judiciaire chargé pour un semi-clandestin (Le Démon)… Une terrifiante et interminable tempête secoue le navire menaçant de le briser. Mutinerie, sabotage anéantissant les moyens de communication, compétition pour l’exercice du pouvoir, attaque de pirates s’abattent sur le bâtiment. Celui-ci perd son cap et, tel un vaisseau-fantôme, dérive jusqu’en Antarctique où les survivants se dispersent, dénués de tout, dans le mystère glacial qui entoure le pôle Sud.
L’atmosphère anxiogène qui règne à bord, les agressions dévastatrices des éléments déchaînés sont décrites avec un souffle et un réalisme qui prennent à la gorge. Les quelques passages tournés vers l’apaisement, musique, réflexions philosophico-religieuses, gestes d’entraide, sont noyés dans le déchaînement du maelström dont l’Islandais Stefán Máni ne fait grâce d’aucune retombée. Fantasmagorique, hallucinant.