Alors qu’il la prépare pour une IVG, Nola et son médecin sont enlevés par un groupuscule anti-avortement et séquestrés dans un entrepôt désaffecté. Le sort du médecin hélas vite réglé, la jeune fille se retrouve seule, dans un sous-sol glauque où n’entre, au fil de sa réclusion, qu’un geôlier taciturne qui lui apporte de quoi se nourrir. Ce roman dérange : non par le thème de société qu’il aborde mais par la manière. Le récit est double : à la première personne, les émotions – parfaitement analysées -, d’une jeune fille de 16 ans, confrontée brutalement à un choix qu’on s’ingénie à lui confisquer ; à la troisième personne, le portrait de son « gardien », Ed, mal dans sa peau, manipulé, devenu pour de fausses raisons, homme de main de l’action violente de Vita Nova. À l’arrière-plan, la lutte forcenée, au Brésil, des anti-IVG et leurs coups d’éclat pour empêcher la pratique –légale- d’avortements. Ce sujet grave est desservi par sa mise en scène racoleuse façon roman noir et par l’application que met la romancière à inscrire les convictions et engagements de chacun dans une histoire personnelle douloureuse. N’est-ce pas réducteur ?
Nola
AUBRY Florence