Gilles a hérité de son oncle Jacob la reproduction du tableau de Gainsborough : The blue boy. Il part pour New York où Jacob a un temps séjourné, espérant trouver sur place la signification de ce legs mystérieux. De rencontres en flâneries, Gilles, séduit, se coule avec bonheur dans le quotidien de la grande ville qui lui devient délicieusement familière. Sa recherche l’entraîne ensuite à Los Angeles, dans un musée de Pasadena.
Norfolk n’est pas seulement le roman d’un amoureux de New York au fil des saisons, de sa poésie remarquablement traduite dans une langue simple et précise. Un fil conducteur ténu donne son unité à la trame romanesque du récit d’un voyage qui, de l’Ancien monde aux confins du Nouveau, suit un itinéraire apparemment aléatoire. Mais, de coïncidences en associations de noms, d’images, de sensations présentes et de souvenirs anciens, le sens de Norfolk émerge : quoiqu’on en pense, nous sommes tous des héritiers. L’écriture élégante et sensible de Fabrice Gabriel, riche de références picturales multiples qui se font écho suggère, au fil des pages, que nos vies sont des palimpsestes.