Caryl FĂ©rey (Condor, NB juin 2016) dĂ©teste le froid, mais il a trouvĂ© amusant de connaĂźtre Norilsk, cette ville extrĂȘme, au nord de la SibĂ©rie, la plus polluĂ©e du monde, et ses mines de nickel. FlanquĂ© de son inĂ©narrable photographe, muni de lâautorisation du FSB (ancien KGB), accompagnĂ© dâune interprĂšte, il arrive par – 20° dans un hĂŽtel de style soviĂ©tique, chef-dâoeuvre de bĂ©ton et plastique. Tout est sinistre : les malheureux travailleurs russes, les immeubles dĂ©labrĂ©s, les fumĂ©es toxiques, les congĂšres dans les rues, les restes du goulag stalinien dont les dĂ©tenus furent les premiĂšres victimes de la mine. Une ville noyĂ©e dans la nuit polaire avec 260 jours de neige par an oĂč les habitants survivent avec des salaires de misĂšre, mais se rĂ©confortent en sociĂ©tĂ©. LĂ -bas, la vodka se boit par carafes entiĂšres et les deux Français lâapprĂ©cient sans modĂ©ration. Ce voyageur nous rĂ©gale par son regard plein dâhumour et dâhumanitĂ© : son rĂ©cit est aussi drĂŽle et tonique quâinsolite. (V.M. et M.R.)
Norilsk
FĂREY Caryl