Norma

À Helsinki, Norma refuse de croire au suicide de sa mère Anita et décide d’enquêter. Norma a un secret : ses cheveux sont vivants, ils poussent sans arrêt et réagissent aux émotions. Ils sont parfaits pour les extensions, très à la mode. Grâce aux révélations laissées par sa mère, Norma découvre des morceaux du passé trouble de sa famille, entrevoit la réalité des personnes qui cherchent à intervenir dans sa vie. Le salon de coiffure où travaillait Anita cache-t-il des trafics juteux aux mains d’une famille mafieuse ? Norma doit comprendre la situation pour sauver sa peau.    Sofi Oksanen signe un étrange roman, en apparence sur une anomalie physiologique, bien différent de ses précédents ouvrages (Quand les colombes disparurent, NB septembre 2013). Construit comme un polar, Norma se lit comme un conte – on pense à Raiponce de Grimm – et dénonce l’exploitation du corps des femmes, des cheveux à l’utérus. Les différentes époques – deux typographies distinguent présent et passé – les nombreux personnages, les opérations mafieuses se mêlent et s’enroulent comme les mèches rebelles de l’héroïne. Le récit déconcerte, suscite plus de curiosité que d’émotion et, pourtant, le talent d’écriture de l’auteur et l’étrangeté du thème retiennent le lecteur jusqu’au bout. (C.-M.M. et M.Bo.)