Un éléphant, qui parle, hante une jungle dévastée dans une atmosphère de fin du monde et rencontre une femme survivante et solitaire qui veut s’accoupler avec lui. Balbutiar, crabe, blatte ou mollusque, se retrouve attaché sur le dos sur une plage improbable. Prisonnier, il rêve pour échapper à la mort pendant que s’égrènent les malheurs des différentes souveraines de la dynastie qu’il a engendrée ou dont il est le descendant.
Difficile de résumer ce livre hallucinatoire et délirant, sans repère chronologique, sans fil narratif et dont le sens reste très obscur. Certains ouvrages d’Antoine Volodine comme Les anges mineurs (NB août-septembre 1999) ou Bardo or not Bardo (NB novembre 2004) avaient séduit en alliant l’onirisme à la dénonciation de la violence politique. Ici, les mondes décrits sont cruels et répugnants. Aucun de ses précédents romans n’était aussi déstructuré et hermétique que celui-ci. Pourtant son style recherché et truffé d’excellents néologismes démontre un réel talent. Néanmoins, le lecteur reste perplexe…