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Juin 2044. La Provence est caniculaire. L’écologie règne et même opprime avec détermination les citoyens. Anna Janvier et Ferdinand Pierraud sont des inspecteurs chargés de la surveillance diététique de la population. Lou, une restauratrice reconnue, toujours obsédée par un lourd passé, se réfugie dans les saveurs culinaires. Le meurtre inexplicable de son chef cuisinier, ébouillanté dans sa blanquette illégale, va bouleverser ces existences.  Chantal Pelletier est comédienne et écrivain (Et elles croyaient en Jean-Luc Godard, HdN mars 2015). Cette satire des diktats nutritionnels n’est pas dénuée d’humour. L’instauration du permis de table à points avec sanctions, trafic illicite mais lucratif de foie gras, de camemberts, conflits entre sectes ascétiques alimentaires et résistants gourmets… sont des trouvailles. Un roman sur un thème original et une dystopie plutôt inquiétante, où se profile l’idée effrayante d’un contrôle pesant de l’État sur la société. On ne rigole plus avec la nourriture ! L’intrigue policière, banale et sans ressort, passe au second plan ; le récit, même agrémenté de recettes succulentes, est très embrouillé ; les personnages, souvent caricaturaux et très nombreux, peuvent perdre le lecteur. Ainsi, les défauts de construction pénalisent un roman réjouissant qui bouscule la bien-pensance alimentaire. Dommage ! (E.G. et M.Bo.)