Les flux migratoires sont des actes « courageux et ambivalents » qui modifient profondément les histoires familiales, celles des parents et de leurs enfants. C’est ce qu’on appelle « l’impact transgénérationnel ». Ce métissage souvent structurant et valorisant constitue néanmoins un traumatisme. Travaillant dans un contexte pathogène, Marie Rose Moro propose une approche psychothérapique originale permettant aux migrants de reprendre l’apprentissage de la langue tout en se réappropriant une culture parentale mise à mal. Telle une véritable ethnologue, parfois avec l’aide de traducteurs, elle s’initie aux pratiques culturelles familiales allant chercher dans leurs propres registres (sensoriels, réels…) les mots et les repères qui permettront de tisser le lien entre pays d’accueil et pays d’origine.
Marie Rose Moro, née en Castille en 1960, a créé la première consultation transculturelle à Bobigny. Elle milite pour que soient valorisés l’apport du trajet migratoire, la double culture, le bilinguisme et surtout le respect mutuel. C’est dans cette perspective qu’elle dirige également la Maison de Solenn, la structure pour adolescents en difficulté de l’Hôpital Cochin. Véritable plaidoyer pour une société multiculturelle, son témoignage intéresse.