Nos jours heureux

1996. Yujeong, trente ans, jeune Coréenne éduquée (elle a étudié à Paris), mène une vie tumultueuse. Adolescente, elle a subi un traumatisme profond : sa mère y fut indifférente. Yujeong la rend responsable de sa désespérance. À Séoul elle accompagne sa tante, religieuse catholique, visiteuse de prison et là elle rencontre Yunsun. Une enfance misérable, un quotidien fait de faim, violences, humiliations, trahisons, l’amenèrent à voler, fréquenter des voyous qui l’impliquèrent dans une série de meurtres. Entre le condamné à mort et la jeune femme se tisse une relation respectueuse et riche où chacun se découvre, aidé par la grâce divine accueillie en ces lieux d’inhumanité. En chapitres alternés, à la première personne, les deux protagonistes se racontent. La confession du prisonnier dans le cahier bleu récupéré après sa mort éclaire le cheminement intérieur de cet homme en recherche de reconnaissance et d’amour. La renaissance de ces deux êtres exigeants et leur vérité enfin révélée passent par leur conversion ; rédemption et pardon clôturent leur douloureux parcours. Malgré un fond moralisateur répétitif et l’émergence de situations mélodramatiques naïves, le lecteur est touché par les états d’âme des héros, dans un pays qui débattait sur l’abolition de la peine de mort.