Nos richesses

ADIMI Kaouther

Alger, 1935. Edmond Charlot a vingt ans et une vocation  exigeante  :  devenir libraire, comme Adrienne Monnier, et surtout – c’est pour lui, indissociable – éditeur. Tout l’encourage  : Giono lui offre un de ses titres, Les vraies richesses, pour nommer sa librairie, puis Camus, Roblès, Fouchet, Roy et bien d’autres lui font confiance. Il les édite, non sans gros risques financiers  mais, enthousiaste, il travaille comme un fou ! La guerre arrive : plus de papier, plus d’encre, plus rien. Années difficiles, et bientôt un autre conflit… En 1961, le plastiquage de sa librairie détruit tout.   Kaouther Adimi évoque, en les romançant, ces années d’euphorie et de difficultés, sans aller cependant plus loin que 1962. Edmond Charlot est mort en 2004 et a connu d’autres fonctions avant de tomber un peu dans l’oubli. Cette jeune romancière imagine, avec enthousiasme et un peu de naïveté parfois, le journal du jeune homme, mais elle crée aussi d’autres personnages, en 2017 ou avant. Les chapitres qui évoquent les massacres de Sétif et la manifestation d’octobre 1961 sont bouleversants. On lit alors une véritable écrivaine dont la documentation est, par ailleurs, vraiment intéressante. (E.L. et M.-C.A.)