Aladin est le nom du système de surveillance des salariés qui doit éclairer la Direction sur les comportements au travail. À coups d' »EPA » – entretiens professionnels annuels -, de « démarche qualité » et de licenciements, des patrons arrogants et « serials killers » veulent moderniser les Assedic de Paris. On ne doit plus parler de chômeurs mais de clients et la distance se creuse tous les jours entre l’usager et le service. Dans cette jungle, Robert Leblanc, père de deux petites filles dont il vient d’avoir la garde alternée, tente de survivre. Mais la souffrance au travail et les trahisons multiples provoquent en lui une angoisse quotidienne qui le conduit à prendre des tranquillisants et à « se faire soigner »…
Dans ce premier roman, le modèle appliqué au service public est celui de l’entreprise privée telle que se la représente la journaliste Emmanuelle Heidsieck. Cynisme, ragots, peurs, « liquidations » sans états d’âme dans un contexte sans humanité, sont les caractéristiques qu’elle choisit de décrire d’une écriture alerte et bien rythmée. Le sujet est grave, le propos, manichéen, est acide, mais le ton reste à l’humour.