La vie poursuit son cours dans la grande maison et les enfants grandissent. Nine, la narratrice, est désormais adolescente. Il est temps pour elle de gagner sa vie. Elle entre au service de la Prussienne et doit s’occuper exclusivement de Lise, la nièce de sa patronne, une enfant étrange. Nous sommes en 1939 ; les Allemands sont là, les Chemises brunes recrutent, les lois anti-juives s’appliquent. La vie du bourg est perturbée par cette guerre à laquelle on ne comprend rien.
Dans le tome 1, le lourd passé du village jouait l’élément perturbateur et constituait le moteur de l’action. Dans le tome 2, c’est l’Histoire qui s’invite pour bousculer la banalité de la chronique familiale : elle amène son lot de péripéties en obligeant chacun à prendre position à sa manière dans le conflit. C’est habile. Et cela sonne juste : l’impact de l’occupation, de la collaboration ou de la résistance sur des personnages simples révèle leur sensibilité, leur égoïsme ou leur générosité. C’est de cela surtout qu’il est question, la romancière ne renonçant ni à l’optimisme ni à la fantaisie. Un roman chaleureux.