C’est en Guadeloupe que débute le combat de Marianna (mère de Lilian Thuram) pour faire vivre ses cinq enfants. C’est là aussi qu’autrefois Delgrès et Solitude résistèrent, au pri de leur vie, aux troupes de Bonaparte envoyées pour rétablir l’esclavage. De son côté, Joseph Anténor Firmin, Haïtien, s’éleva contre l’invention des catégories raciales et de la suprématie blanche. Quant à Neddo, le sage, il guide le petit Lilian sur le chemin de l’âge adulte.
Dans ce premier tome, l’histoire familiale des Thuram, nostalgique mais attachante, est mêlée à la grande Histoire assénée comme un cours sans grand relief. En fil rouge, le personnage inventé de Neddo, « l’homme primordial qui a le don de l’esprit et de la parole », explique à Lico qui découvre le racisme pourquoi les Guadeloupéens sont « noirs », lui parle de l’apartheid, de la ségrégation raciale, du droit de vote des femmes, de l’égalité et de la différence. Le message de tolérance et de fierté est appuyé : pour reconnaître en l’autre l’être humain, il faut impérativement se libérer de nos conditionnements culturels et religieux. L’album pêche par un découpage trop régulier et des personnages statiques au dessin un peu vieillot.