Notre oncle

GRUNBERG Arnon

Dans une dictature d’Amérique latine, le major Anthony, lors d’une arrestation qui a mal tourné, récupère une petite orpheline et pense l’adopter car il ne peut donner de descendance à son épouse. Mais il se heurte à son refus véhément, et l’enfant elle-même est réticente. Il part en mission dans un endroit d’où personne ne revient, est fait prisonnier et disparaît. La petite fille, devient alors l’héroïne. Elle s’enfuit pour rechercher ses parents, se retrouve ouvrière dans une mine, y découvre « Notre oncle », un mannequin, une idole protectrice, et la voilà mêlée à quantité d’aventures.

 

Les personnages sont parfois simplistes jusqu’à la caricature, puis redeviennent humains, avec des obsessions, comme la paternité, déjà présente dans Tirza (NB octobre 2009). Ce long roman grinçant met mal à l’aise : « Notre oncle » est ce qui reste de la providence ou du destin dans un monde systématique et dérisoire : une poupée de chiffon à laquelle, par peur, on fait des offrandes. L’amour n’est qu’un simulacre, un simple aspect de l’instinct de survie. La construction est habile mais la vision mécaniste des êtres leur enlève toute affectivité. Étrange et glacial.