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Isidore, Edwige, Carmen, Suzanne quittent chaque jour leur quotidien banal et peu reluisant pour se mettre dans la peau de leur avatar, représentation humanoïde modifiable à l’envi dans le fond comme dans la forme, qui leur permet de vivre sur la Toile une Seconde Vie.
S’inspirant de l’univers virtuel « Second life » créé en 2003 sur l’Internet, Alain Monnier (Un amour de Parpot, N.B. fév. 1997) livre un roman improbable où la majorité des hommes et des femmes déserte la vie réelle pour devenir les acteurs d’un monde hypothétique construit autour de l’argent, du sexe, des rapports de force entre individus. La démesure des ego empêche la création d’un monde parfait. Dans cette navigation ambivalente entre le réel et le virtuel, le lecteur est aidé par un changement de typographie et une écriture exprimant tour à tour la vulgarité, la tendresse ou l’authenticité. Le réel agonise. Cette fiction surprenante donne le frisson et même la nausée. Au-delà de l’absurdité mise en scène, le lecteur sera happé par la vraisemblance de ce devenir de l’humanité.