N’oublie pas les oiseaux

Murielle, dix-sept ans, vient étudier à Paris dans une école de chant, et tombe éperdument amoureuse d’un de ses professeurs, malgré leurs vingt-cinq ans d’écart. Francis, metteur en scène de spectacles, est brillant, fascinant, séducteur. Puis ils se croisent, de loin en loin, professionnellement, mais elle ne pense qu’à lui. Quand elle devient sa maîtresse, elle accepte ses nombreuses infidélités. Au fil du temps, leur amour s’affirme, plus passionné et plus exclusif. Ils vivent ensemble pendant cinq ans et ont un petit garçon. Mais il retombe dans ses errements. En préambule, Murielle Magellan, romancière, scénariste et dramaturge, précise l’authenticité de cette histoire ; elle insère des extraits de carnets intimes à ses souvenirs méthodiquement réorganisés. C’est presque vingt ans d’un amour obsessionnel et chaotique qu’elle raconte avec ferveur, sans honte mais sans exhibitionnisme. Malgré la banalité de la situation, elle atteint dans ce roman autobiographique une intensité absente de son précédent roman, Un refrain sur les murs (NB juillet-août 2011), et réussit à faire partager une émotion grandissante. La figure de l’homme aimé s’affine, complexe, tandis que la personnalité de l’auteur, entière, sincère, se forge dans l’espoir, l’obstination, le bonheur et la trahison.