N’oublie pas l’éternité.

Longtemps le silence fut la seule richesse de Clémence, être de nulle part, meurtrie par l’absence de ses géniteurs. Placée dans une ferme, à dix-sept ans elle se donne corps et âme à un garçon de quinze ans. Après l’éblouissement de la rencontre, elle connaît pendant quelques mois la plénitude d’un amour absolu. Grâce à son fils, sa part d’éternité, elle surmonte rejets, difficultés et déchirements. Un compagnon affectueux la conduit jusqu’au seuil de la vieillesse, le temps du souvenir. Sur un banc, elle partage avec un vieux monsieur une part d’existence, ils se sentent tout près sans pouvoir se reconnaître. Psychosociologue prolifique sur la communication du couple (Dis, papa, l’amour c’est quoi ?, NB février 2000), Jacques Salomé, avec un talent un peu sophistiqué, sensualité et tendresse, célèbre ce premier et unique amour, le seul que Clémence ait vécu avec la totalité de son être. Il brosse le portrait d’une femme forte face à l’adversité, construisant sa vie dans les relations pour donner à son fils solidité et équilibre. Un bon roman pédagogique.