Le processus de décolonisation n’est pas simple. Loin d’être innée, la démocratie s’apprend et la liberté, dans les pays devenus indépendants, doit s’appuyer sur la tradition. De même, la colonisation n’absout pas le pays qui en a été victime : qu’ont fait les anciennes colonies de leurs idéaux de liberté ? En effet, les forces intellectuelles peuvent être détournées de leur « droit chemin », le religieux peut rapidement se substituer au politique dans la quête de la reconnaissance de l’identité d’un peuple, l’avidité du pouvoir menace…
Intellectuelle tunisienne agrégée de lettres modernes, Hélé Béji est fondatrice du Collège international de Tunis. Elle appelle à la responsabilisation des peuples décolonisés sans oublier de décrier les fautes des anciens pays colonisateurs. Elle pose les conditions nécessaires à un passage, encore à inventer, vers la liberté sans la perte de l’humanisme et dans la prise en compte de la culture spécifique des ex-colonisés. Cette analyse du post-colonialisme est un essai philosophique intéressant, qui apporte une approche nouvelle et sans complaisance.