Nous étions à Austerlitz : 2 décembre 1805.

Austerlitz vécu par des acteurs directs, tel est l’objet de ce livre qui rassemble des extraits de mémoires de militaires de tous grades et privilégie l’ordre chronologique. Par exemple, Savary, aide de camp, rapporte avec précision sa mission auprès du tsar Alexandre. La vie dans les bivouacs est rendue avec réalisme. Le capitaine de Ségur fait un récit détaillé de la journée du 2 décembre qu’il a passée auprès de Napoléon. Les faits d’armes font l’objet de nombreux souvenirs, d’où l’aspect humain n’est jamais absent. Le comte de Langeron, émigré au service du tsar, signale sans complaisance l’incompétence des officiers russes et l’amateurisme de leurs soldats. Les témoins rapportent enfin les entretiens de Napoléon avec le tsar et François II de Habsbourg au lendemain de la bataille.

 

La diversité des témoignages souvent dramatiques, parfois pittoresques, rend le livre captivant, même s’ils sont forcément fragmentaires et peut-être édulcorés. Les notes qui précèdent les récits ainsi que les biographies des narrateurs permettent au lecteur de situer chaque événement dans le contexte général. Toutefois la consultation répétée de l’unique carte, en deuxième de couverture, fait perdre le fil de l’histoire.