Le groupe de presse Mercadier, menacé de disparition, vient d’être racheté par Paul Cathéter. Le soulagement est de très courte durée pour les salariés car ce financier adepte d’un management drastique, dévoile sans tarder ses projets : déménagement, restructuration et licenciement. À la cafétéria, pôle stratégique de l’entreprise, où se réfugient les employés en détresse, les clans se forment et les stratégies s’affinent. Certains pactisent avec la direction, d’autres se rebellent, les plus vulnérables se laissent broyer.
Nathalie Kuperman s’attaque à un sujet bien actuel, le rachat d’une entreprise et observe l’onde de choc qui parcourt celle-ci à l’annonce de l’événement Elle met en lumière quelques personnages qui, par leur comportement, se démarquent rapidement du groupe et fait alterner leurs confidences avec celles du choeur des salariés anonymes. Tous affrontent les mêmes émotions, peur, espoir, renoncement, désespoir, révolte et les surmontent diversement. Un peu manichéen dans sa vision des rapports sociaux, mais juste et émouvant dans le portrait de ces hommes et ces femmes que le chômage pousse vers le déclin social, ce roman au style vif et à l’humour acéré, rappelle que l’entreprise est constituée d’êtres humains que l’on ne peut déplacer à sa guise.