Bien que son frère jumeau, Jean-Benoît, soit mort d’un cancer du rein à soixante et un ans en novembre 2011, ce n’est qu’en 2019 que José Frèches (Le Père David, l’Impératrice et le Panda, NB décembre 2017) est capable d’en parler. Jumeaux monozygotes, physiquement identiques, totalement fusionnels, ils se sentent bénis des dieux, « trésors vivants », se suffisant à eux-mêmes, sans avoir besoin des « sans-pareil ». Après la petite enfance, leurs goûts, leur personnalité, leur caractère commencent à se différencier, voire à s’opposer, volontairement ou non, allant jusqu’à une certaine rivalité. Jean-Benoît, le « géomètre », très brillant, paraît jouer le rôle du dominant. Le narrateur, le dominé, se veut artiste « saltimbanque ». Les deux frères réussissent une exceptionnelle carrière, chacun dans son domaine. Ce livre non dénué d’humour, un peu complaisant par moments, reste un témoignage émouvant sur la gémellité, « grand bonheur et véritable malédiction » quand disparaît l’un des deux. (B.D. et M.S.-A.)
Nous étions deux
FRÈCHES José