Serge, sur le seuil de sa maison, croise Suzanne venue accorder le piano de son fils, un instrument dont il ne voulait pourtant pas chez lui. Lui, la soixantaine élégante, marié avec la ravissante Lucie, père de deux jeunes enfants, s’éprend de cette femme sans attrait particulier, la quarantaine, mariée elle aussi. Et elle s’éprend de lui. Rencontre après rencontre, Serge lui révèle le secret de son enfance qui le torture encore. Plusieurs vies en seront bouleversées. Véronique Olmi (Cet été-là, NB mars 2011) sait d’une phrase ramassée et incisive ouvrir et clore ses très courts chapitres, instants de vie racontés tour à tour par Suzanne au passé, par Serge au présent. Elle s’attache à rendre les sentiments d’un homme angoissé, hanté par une scène qui le rend coupable à jamais, face à l’énigme que sont pour lui les femmes, la vie qu’elles manifestent, l’amour qu’elles donnent. Elle montre que tous les âges de la vie, l’enfance craintive et désarmée, l’âge mûr et sa lâcheté, la vieillesse et sa faiblesse savent mentir et révéler, tromper et aimer, haïr et pardonner. Un roman attachant.
Nous étions faits pour être heureux
OLMI Véronique