Yaël Neeman, écrivain israélienne, naît en 1960 dans le kibboutz de Yehi’am en Galilée qu’elle quittera à vingt ans. Elle raconte, dans cette autobiographie, l’aventure des kibboutzik, certains arrivés de Hongrie avant la guerre, d’autres issus de la Shoah, bâtissant ex nihilo de grands domaines agricoles auto-suffisants sur un modèle socialiste, dans lesquels l’individu ne possède rien en propre et doit s’accomplir à travers la communauté. Les enfants vivent en groupes, séparés de leur famille biologique, et l’enseignement dispensé sans aucune exigence scolaire doit seulement permettre à chacun de donner le meilleur de soi. Tous, adultes et enfants, travaillent à la production et aux tâches ménagères. L’auteur s’interroge sur l’amitié, l’amour, la valeur du travail, le sens des responsabilités, l’implantation en zone occupée, la résistance à un système où l’avenir semble incertain. Ces souvenirs égrenés de façon un peu répétitive génèrent un ennui qui explique la désertion des jeunes kibboutzik. Portrait lucide d’une utopie étonnante, mais finalement peu engageante. (E.Ca. et C.Bl.)
Nous étions l’avenir
NEEMAN Yaël